Inscrite au titre des monuments historiques par arrêté du 2 octobre 2007, cette demeure traditionnelle du XIXè siècle, de forme rectangulaire sur deux niveaux, a subi plusieurs remaniements. C'est en effet à Lorp, au lieu-dit "Le Prat du Ritou", en bordure du Salat, qu'est né Aristide Bergès le 4 septembre 1833,
… là même où son père installe la première machine à papier continu "Le Prat du Ritou" où le futur bachelier (à 15 ans!), futur brillant diplômé de l'Ecole Centrale des Arts et Manufactures de Paris (il n'a que 19 ans) et génial inventeur de dix-neuf brevets internationaux dont quatre essentiellement consacrés à la papeterie, grandit.
Fils de papetier, il restera fidèle à ses racines même si l'ingénierie hydraulique lui apportera la gloire. Cette maison chargée d'histoire nous raconte la vie d'Aristide Bergès.
Qui est Aristide Bergès ?
Aristide Bergès, né le 4 septembre 1833 à Lorp, est le fils de Pierre qui installa la première machine à papier en continu au moulin à papier de Lorp.
Si le nom d’Aristide Bergès est plus généralement associé à la houille blanche, les habitants du Couserans sont bien placés pour savoir qu'il naquit à Lorp et qu'il fut le précurseur et l'inventeur de procédés de fabrication qui propulsèrent la papeterie française du stade artisanal à un stade véritablement industriel.
Inventeur d’une machine à mettre en place les pavés des rues parisiennes et chargé de régler une pilonneuse à vapeur pour le revêtement d’asphalte autour de l’Arc de Triomphe, marié à la toulousaine Marie Cardaillac, il dépose en 1864 son premier brevet d’une défibreuse hydraulique capable de produire une pâte à papier homogène. Conquis par le site de Lancey dans la vallée de l’Isère, c’est là qu’il aura l’idée d’utiliser les chutes d’eau pour produire de l’énergie. Une innovation qui lui vaudra des procès et bien d’autres inconvénients, mais il réussit, et son invention ouvre la voie de l’industrialisation et de l’éclairage électrique qui, grâce à lui, va se généraliser. Malade et affecté par les nombreux procès qu’il a dû affronter, Aristide Bergès est mort à Lancey le 28 février 1904, un an après avoir reçu l’hommage du Congrès pour l’avancement des Sciences. Il a été enterré à Toulouse, au cimetière de Terre-Cabade, à Jolimont où son caveau porte l’épitaphe suivante “Aristide Bergès, père de la Houille blanche et Marie Cardaillac, l’inspiratrice idéale”.
La houille blanche
L’utilisation de la force de l’eau issue des montagnes permet à la fin du XIXè siècle la révolution de l’hydroélectricité.
“ De la houille blanche, dans tout cela il n’y en a pas : ce n’est évidemment qu’une métaphore. Mais j’ai voulu employer ce mot pour frapper l’imagination et signaler avec vivacité que les glaciers des montagnes peuvent, étant exploités en forces motrices, être pour leur région et pour l’Etat des richesse aussi précieuses que la houille des profondeurs. L’utilisation du ruisseau de Lancey que j’ai commencée il y a 20 ans et que je poursuis... en est une preuve expérimentale.
C’était, au début de 1869, un ruisseau insignifiant, débitant au plus bas une centaine de litres par seconde et faisant à grand’peine mouvoir quelques moulins et battoirs de chanvre de 3 ou 4 chevaux. Aujourd’hui, il actionne une papeterie utilisant 2 000 chevaux, et il peut donner à Grenoble un éclairage électrique de 150 000 lampes, provenant de 15 000 chevaux.”
Aristide Bergès 1889